An interview with Dr. Tabitha Martens, UBC Assistant Professor of Indigenous Land and Food Systems | French version found below
By Emma Miao ’22, Editor in Chief
On Tuesday, May 3rd, I had the distinct privilege of interviewing Dr. Tabitha Martens, who is of Cree and Métis ancestry and an Assistant Professor of Indigenous Land and Food systems at UBC, on her take on dismantling Eurocentric conceptions of food with precepts of Cree natural philosophy. Dr. Martens was incredibly passionate, knowledgeable, and empathetic, and I’m excited to share some insights from our conversation below.
In Cree culture, there exists a “natural law” that talks of the spiritual consequences of over-harvesting. Each exchange with an animal, therefore, is reciprocal: a hunter, seeing a deer as kin, rather than utility, acknowledges their commitment to the deer species for generations to come in exchange for the deer’s life. Because of this conservative philosophy, the Cree people rarely waste food, as they are mindful of the ecosystem as well as their own satiety.
Unfortunately, natural law is broken all the time. In Canada, 63% of the food Canadians throw away is still edible. We like to distance ourselves from this fact, as evidenced by the passive syntax in the term “food waste,” almost as if we are delegating responsibility linguistically to separate ourselves from the act of wasting. We can each redefine our relationship with food, said Dr. Martens, by composting, consuming mindfully, and upholding ancestral teachings of connection with land. The Cree people try to never waste food; we should attempt to do the same.
Decolonizing Consumption
In order to approach sustainability on a deeper level, Dr. Martens said, we must grapple with the colonial framework of extractivism. Our globalized food system separates people from the land. When the average person isn’t connected with the land in meaningful ways, said Dr. Martens, kids grow up thinking that cheese grows on trees. Extractivism says that “land is utility.” As a result, we forget that people used to live off of the land. Part of the Cree mindset is understanding our relationship to each other, to ourselves, and to our creator.
On a policy and societal level, how do we enact change? Dr. Martens says that there is considerable value in creating small pockets of change in schools, jobs, and families. Role modeling is one of the most important teaching tools, including modeling the kind of world you want to live in. Policy, especially indigenous-related policy, has its pitfalls, Dr. Martens said. Relationships are fraught between the first nations and the state. In addition, politicians often get so mired in details they delay the act of change itself. If everyone agrees that we need change, who will act if not us?
We must all be activists, Dr. Martens concluded. She considers herself an activist, and wishes that it wasn’t seen as so polarizing. Her activism is grounded in a desire to make the world a better place for all peoples. Being an Indigenous activist constitutes a level of very real danger—Martens described a land defender she knows who got jailed for smudging*. The state, and many people, still see indigenous bodies as deviants, and by extension refuse to engage with indigenous philosophies and ideologies. But activism is necessary. Martens encouraged each person to adopt a decolonial perspective, in the sense that we must each hold ourselves accountable for our judgements, our attitudes, our choices. We must question what we consume, the processes behind its production, and how much we waste. We must also unpack our own thoughts about how we have been taught, and whose narratives we have internalized, to liberate ourselves from consumption culture and reclaim our reciprocal relationship with the natural world to which we belong.
* an indigenous cultural practice
Version Française
Mardi, j’ai interviewé Dr. Tabitha Martens, qui est Cri et Métis et un prof assistant de systèmes fonciers et alimentaires, sur ses recherches sur le démantèlement des conceptions Euro-centriques de l’alimentation. Ci-dessous quelques-uns de mes plats à emporter.
Dans la culture de le Cri Nation, il y a une « loi naturelle » qui dicte les conséquences spirituelles de la surexploitation. Chaque échange avec un animal est donc réciproque: une chasseur qui considérant un cerf comme famille plutôt que comme un utilité, consacre sa vie à soutenir l’espèce de cerf. Les personnes Cris gaspillent rarement de la nourriture, car ils sont soucieux de l’écosystème ainsi que de leur propre satiété.
Malheureusement, la loi naturelle est violée tout le temps. Au Canada, 63 % des aliments que les Canadiens jettent sont en fait comestibles. Nous aimons nous éloigner de ce fait, qui peut être vu à travers la syntaxe passive du terme « gaspillage alimentaire », presque comme si nous déléguons linguistiquement la responsabilité et nous séparer de l’acte de gaspiller. Nous pouvons chacun redéfinir notre relation avec la nourriture, dit Dr Martens, en composant, en consommant consciemment et en respectant les enseignements ancestraux de la connexion avec la terre. Les Cris essaient de ne jamais gaspiller de nourriture; nous devrions essayer de faire de même.
Décoloniser la Consommation
Afin d’aborder la durabilité à un niveau plus profond, dit Dr Martens, nous devons nous attaquer au cadre colonial de l’extractivisme. Notre système alimentaire mondialisé sépare les gens de la terre. Quand la personne moyenne n’est pas liée à la terre de manière significative, dit Dr Martens, les enfants grandissent en pensant que le fromage pousse sur les arbres. L’extractivisme dit que « la terre est un utilite ». En conséquence, nous oublions que les gens vivaient de la terre. Une partie de l’état d’esprit des Cris consiste à comprendre notre relation les uns avec les autres, avec nous-mêmes et avec notre créateur.
Comment est-ce que nous décrétons le changement au niveau politique et sociétal, je demande. Dr Martens dit qu’il y a une valeur considérable à créer de petites poches de changement dans les écoles, les emplois et les familles. La modélisation des rôles est l’un des outils pédagogiques les plus importants, y compris la modélisation du type de monde dans lequel nous voulons vivre. La politique, en particulier la politique autochtones, a ses pièges, dit Dr Martens. Les relations sont tendues entre les premières nations et l’État. De plus, les politiciens sont souvent tellement embourbés dans les détails qu’ils retardent l’acte de changement lui-même. Qui va agir ?
Nous devons tous être des activistes, a conclu Dr Martens. Elle se considère comme une activiste. Son activisme est fondé sur le désir de faire du monde un meilleur endroit pour tous les peuples. Qu’être une activiste indigne constitue un niveau de danger très réel—Martens a décrit un défenseur des terres qu’elle connaît qui a été emprisonné pour de bavures. L’État et de nombreuses personnes considèrent toujours les organismes autochtones comme des « déviants », dit Dr Martens, et, par extension, refusent de s’engager avec les philosophies et les idéologies autochtones. Mais le travail est nécessaire. Chacun doit adopter une perspective décoloniale, dans le sens où chacun doit se tenir responsable pour le bien de l’avenir de notre planète. Nous devons remettre en question ce que nous consommons, les processus derrière sa production et combien nous gaspillons. Nous devons aussi déballer nos propres réflexions sur la façon dont nous avons appris, et dont nous avons intériorisé les récits, pour nous libérer de la culture de consommation et revendiquer notre relation réciproque avec le monde naturel.
* une pratique culturelle autochtone
0 comments on “Active & Static Responsibility: Decolonizing Land and Food Systems with Dr. Tabitha Martens”